A jamais
A midi
la petite source s'en est allée
épuisée
à force de grimper dans son lit
sans jamais accueillir la moindre goutte
de pluie
A minuit
devant la demeure de la défunte
la forêt s'est mise à genoux
les bras levés au ciel
elle confesse aux étoiles
son impuissance à secourir
la petite soeur
La petite source ne reviendra plus
refoulée dans les entrailles de la terre
elle s'est endormie entre les bras de sa mère
A l'aube
assis sur la colline
le soleil dévore la rosée
en guise de petit déjeuner.
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poéme à suivre "La Belle source"de Herbsheim
La Belle source
La Belle source est en fête
les éclairs rivalisent de beauté dans la clairière
et le tonnerre libéré de sa divine colère
murmure des mots tendres
à celle qu'il a enfanté dans la douleur
Les saules soignent leur chevelure
les bouleaux s'offrent une nouvelle parure
et les roseaux entament une dernière danse
avant de s'incliner devant une morsure
affligée à la terre en plein hiver
Les nuages s'amusent de cette folie passagère
et guettent l'arrivée du soir
pour tomber leurs longues robes noires
La lune glisse des branches
et sur la pointe des pieds
franchit les contours d'un baiser bleu turquoise
ses reflets dorés courent sur l'eau
puis se jettent dans les bras d'un ruisseau
tout ému de porter ce bouquet aux dieux
La Belle source savoure cette renaissance
mais de grâce
ne venez pas!
ne vous approchez pas!
Seules quelques sirènes sont conviées à la fête
allongées autour d'une offrande encore vaillante
elles fredonnent des mots d'amour
à tous ceux qui rêvent d'une idylle
sur un lit d'écume et de fleurs
La Belle source est une blessure
peuplée de beautés froides
que la nuit habille
de chair, d'or et de mystère