Prélude

Quand un homme pleure
de grâce
laissez-vous émouvoir
les hommes ont surgi du mystère
la tempête a essaimé leurs rêves
aux quatre coins de la terre
sans aile
ni laine
ils ont triomphé de l'éphémère
et aujourd'hui encore
abattent les heures
poursuivis par la peur

 A suivre

Le fleuve

Un fleuve coule en nous
de vieilles blessures creusent son lit
et la lumière peine à faire son nid
tant son cours est jalonné de remous

Chaque soir
des rêves se déshabillent sur ses rives
puis se jettent à l'eau
emportés par le courant
seuls les plus téméraires
franchiront l'oubli
 

Un fleuve coule en nous
les bras chargés de douleur
il s'épuise dans les méandres
et calme sa colère
en grondant les grosses pierres érigées sur son parcours

Il s'éloigne des  berges
plusieurs fois dans une vie
mais jamais ne trouve une issue
dans l'épaisseur de la nuit 

Un fleuve coule en nous
condamné à disparaître
il se réfugie dans  une larme
la dernière
puis  glisse sous terre
pour renaître un peu plus tard
au mileu de nulle part