Soupirs (à mon père)
Marche blanche
Contremarche noire
Marche blanche
Contremarche noire
L'organiste entame sa dernière gamme
l'escalier crie sa stupeur
la mort attend sur le palier
Marche blanche
Contremarche noire
Marche blanche
Contremarche noire
Le souffle s'épuise, les pieds vacillent
un homme sermone son coeur
le supplie de l'aider à franchir
les deux dernières portées menant au choeur
Marche blanche
Contremarche noire
Emue par ce calvaire
la rampe fausse compagnie aux balustres
et hisse l'organiste sur son trône
Touche blanche
Touche noire
La mort s'impatiente
le clavier implore des mains mille fois croisées
de venir à sa rencontre
En vain...
l'organiste est mort
Une foule de tuyaux se penche sur lui
dernière haie d'honneur
avant l'ultime concert.