Turbulence
J'avais un ami
son royaume était entre ciel et rêve
silhouette frèle munie de deux ailes
il était condamné à rester en l'air
ou à l'exil sur terre
assiégé d'une foule de maux
il a cédé sans dire un mot
aux rappels du Très-Haut
Féroces hier
les vagues se mettent à pleurer
avant de se jeter sur les falaises
pour se faire pardonner
A suivre
Saviez-vous
Saviez-vous que
la forêt s'inquiète
et comme près de chez vous
cache ses plaies
sous des feuilles trop fébriles
pour échapper aux griffes du soleil
Saviez-vous que
les forêts ne se saluent plus
les hommes ont coupé leurs bras
et comme près de chez vous
les yeux cherchent en vain
une promesse oubliée au milieu des champs
Saviez-vous que
la forêt se désole
quand ses vieux hôtes se déploient
et étouffent sous leurs ailes
des rejetons en quête de lumière
Savez-vous que
la forêt c'est un peu comme chez nous
les petits capitulent face aux grands
et la réputation des uns condamne les autres
à des coupes franches
Dans la ronde des jours
toutes les vies sont précieuses
encombrantes ou soumises
chacune mène sa bataille
un peu comme chez vous