Une beauté étagée

Le bruit des pas
l'écho d'une voix
se rapprochent de moi

un coeur bat sur le palier
une porte s'ouvre plus haut
une autre se ferme plus bas
ce n'était pas pour moi

un souffle noyé dans de petits pas
caresse les marches
des doigts ailés survolent la main courante
une longue chevelure blonde flotte dans la cage d'escalier
le bois crie
craque
n'en peut plus d'être soumis
aux ondulations fiévreuses d'une robe
déjà prête à s'envoler

une jeune femme venue d'en-bas
dessine à ma vue
une beauté étagée

un jeune homme venu d'en-haut
chevauche sa peur
sur des marches perturbées

Sur la pointe des pieds
l'amour les a rejoints...


A suivre

 

Méfiez-vous du bonheur

Méfiez-vous du bonheur
il n'est jamais à l'heure

Que ceux qui ne l'ont pas croisé
se rassurent

Le bonheur est rebelle
et grimpe aux échelles
arrivé au dernier barreau
il rejoint les étoiles
et tisse sa toile

Le bonheur est féroce
et dévore toutes les promesses
Seules quelques miettes échappent au festin
insuffisant pour apaiser le chagrin

Le bonheur est cruel 
et se moque des rappels
Qu'il  s'épuise en caresse
ou se régale d'une maladresse
le bonheur n'est qu'un sursis
offert à l'éclair
avant le retour du tonnerre

Méfiez-vous du bonheur
toujours à l'affût d'une fêlure
il enflamme les corps
et abîme les coeurs 


A bout de souffle
il guette la faute
pour s'éloigner de  ses hôtes
et les abandonner à leur sort.